Cocotiers de Madagascar et de l'île de la Réunion


Le mystère du cocotier bleu doit être résolu ! Nous connaissons bien les cocotiers appelés "roses" ou "rouges" parce que l'intérieur de la bourre des jeunes fruits du cocotier à cette couleur particulière. Dans de nombreux pays, ces cocotiers "roses" sont d'ailleurs considérés comme les plus puissants, par la médecine traditionnelle, voir l'article publié sur ce sujet.
Cocotiers magiques et médicinaux,
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En 35 années de recherche sur le cocotier, nous n'avons encore jamais  observé  un seul cocotier bleu! L'image présentée tout en haut n'est pas réelle, il s'agit d'un montage imaginatif, réalisé à partir de la magnifique collection de cocotiers du Vanuatu. On peut voir l'original sur ce poster, il s'agit d'un Nain Rouge de Malaisie, bien réel cette fois!

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 le poster complet!

En ce qui concerne les cocotiers bleus, nous avons pour l'instant recueuilli un seul témoignage contemporain certifiant leur existence. Il s'agit d'une anecdote racontée par une personne de grande confiance, Jacques Meunier, ancien Directeur Scientifique du CIRAD. Jacques était parti en mission en République Dominicaine, et un officiel de haut niveau de ce pays avait mentionné l'existence, sur une petite île, d'un cocotier dont la bourre des jeunes fruits était bleu dedans. Jacques avait répondu "Je ne vous crois pas!". L'officiel s'était vexé et avait affrété spécialement un croiseur de la marine nationale pour que Jacques puisse aller voir ce cocotier. Les jeunes fruits du cocotier étaient bien bleus dedans, mais Jacques avait cru à l'époque qu'il s'agissait d'une maladie. Or divers document anciens font état de l'existence de ces cocotiers bleus sur l'île de la Réunion et à Madagascar. Selon notre avis d'expert, il ne s'agit pas d'une maladie mais bien d'une caractéristique génétique très rare. Il faut la retrouver!

En fait la substance colorante à la base de la couleur rose dans les jeunes fruits du cocotier est un pigment de la famille des anthocyanes.  La couleur de certains anthocyanes dépend de la structure chimique et peut varier lors de la complexation de métaux ou selon l'acidité du milieu. Par exemple, la cyanidine est rouge/rose en milieu acide, bleue en milieu basique, et violette en milieu neutre. Dans notre cas, il pourrait simplement s'agir de cocotiers dont les tissus des jeunes fruits sont légèrement plus acides, expliquant ainsi pourquoi la couleur vire au bleu plutôt qu'au rose. 

Il semble souhaitable de réaliser  à Madagascar et sur l'île de la Réunion un inventaire des variétés de cocotier tel qu'il a été récemment réalisé en Polynésie française, et qui a abouti à ce magnifique poster.


Ci dessous on trouvera des notes qui résultent de la recherche des plus anciens documents mentionnant le cocotier à Madagascar. Nous avons commencé un travail similaire pour l'Ile de la Réunion, qui est présenté dans un autre article. Ces travaux sont encore partiels, faute de financement pour les mener à bien.
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Madagascar

Le général Gallieni  considérant que la colonie a intérêt à encourager et a développer dans la xonc côtiére de l'ile la culture du cocotier, susceptible de donner lieu a un commerce actif et à des industries importantes, a décidé la création d'une cocotcrie. dans la province de Tamalave, à 'embouchure de l'Ivoloina.

Cat établissement a pour but:  1) La determination des meilleurs espèces de cocotier à cultiver dans la colonie; S" La distribution de semences aux colons et aux
indigènes.  U~ crédit annuel de 10,000 ff. sera prévu au bud-
get local pour les exercices iaoï. 1903, 1903, en .vue
d'assurer le fonctionnement de la cocoterie. A dater
du 1" janvier 190t. le crédit prévotr ne poufi'adô-
passerC,500fr..
Cette cocoteraie fournira aux colons et aux indigènes les semences de cocotier dont ils auront besoin,
dans des conditions qui seront ultérieurement précisée.

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1899 - Titre : Guide de l'immigrant à Madagascar, ouvrage publié au gouvernement général, avec le concours du comité de Madagascar, à l'aide des rapports des chefs de service, administrateurs, officiers, rassemblés et mis en ordre par le capitaine Nèple,... comprenant 3 volumes de texte et un atlas. (Décembre 1898.). Tome 2
Éditeur : A. Colin (Paris)

Note de Roland: ici est très probablement citée une forme particulièrement intéressante de Nain Compact: "Une variété, qui a le tronc très gros près de terre et allant s'amincissant vers le sommet, rapporte plus tôt que l'espèce ordinaire" serait localisée dans la région d'Analalava.

Le cocotier réussit très bien à proximité des côtes, dans les sols sablonneux : les terrains argileux ne lui conviennent pas du tout. On le trouve en abondance dans la zone littorale, notamment dans les provinces de Majunga, d'Iharana et d'Ankarana, dans la partie Sud de la province de Yohémar, etc., où, aune étape du petit port d'Angontsy, près du village aujourd'hui abandonné de Masoala, existait, une plantation de cocotiers, qui se sont multipliés à un tel point, qu'ils forment aujourd'hui une véritable forêt. D'après l'administrateur de Yohémar, sur certains points de cette province, les cocotiers seraient sujets à une maladie qui s'attaque aux palmes, détermine leur chute et entraîne la mort de l'arbre. A Anorontsangana, cercle annexe d'Analalava, plusieurs plantations existaient avant les troubles; elles ne tarderont probablement pas à être remises en valeur.

Le procédé de culture employé par les indigènes est le suivant : ils disposent dans une fosse une certaine quantité de cocos suffisamment mûrs qu'ils arrosent matin et soir jusqu'à complète germination. Ace moment, ils les repiquent dans un terrain spécialement préparé, en les plantant en quinconce à 10 mètres environ les uns des autres. A partir de la septième année jusqu'à la vingtième environ, le cocotier est en plein rapport; il donne alors en moyenne 50 cocos par an, ce qui, à 20 centimes pièce (prix actuel dans les provinces d'Iharana et d'Ankarana), représente un revenu de 6 francs ; dans celte période, les dépenses de plantation et d'entretien ne dépassent pas 80 centimes.

Quant à l'huile que les indigènes extraient du coco, elle se vend dans les provinces précitées 1 fr. 25 le litre (voir pour plus de détails le chapitre : Des cultures à entreprendre).

Pépinières. Le cocotier se multiplie par graines que l'on sème en pépinières. Il est nécessaire de choisir, dans ce but, des noix parfaitement mûres, récoltées sur des arbres sains et vigoureux ; mais, même dans ces conditions, il arrive assez fréquemment que la germination se fait mal. Il est donc particulièrement nécessaire de toujours semer plus de cocos qu'on lie désire obtenir d'arbres. -
Le sol de la pépinière doit être choisi dans un endroit ombragé et défoncé à 60 centimètres de profondeur au minimum ; on y fait ensuite des trous où des tranchées de 22 centimètres de profondeur environ, dans lesquelles On dépose les noix à 60 centimètres ou même 80 centimètres les unes dés autres. Les tranchées ou les trous sont ensuite comblés et les noix recouvertes de 4 centimètres de terre et d'un épais paillis pour empêcher le sol dé se dessécher. Le terrain, fréquemment débarrassé des mauvaises herbes, doit être maintenu assez humide par des arrosages abondants qu'on répétera tous les jours si le temps est sec. Le cocotier germe très lentement et c'est seulement lorsqu'il est bien enraciné, c'est-à-dire au bout de six à sept mois, qu'il est possible de le mettre en place.
.../...

Les cocotiers ne doivent pas être plantés à moins de 8 à 10 mètres les uns des autres, dans des trous de 1 m. 50 de profondeur et de largeur, creusés quelques mois avant la mise en place et remplis de bonne terre, à laquelle on mélangera une proportion convenable de fumier bien décomposé.
Le cocotier, contrairement à ce qu'on observe chez la plupart des autres végétaux, ne craint pas le sel marin; la présence de cette matière minérale, en petite proportion, paraît même activer son développement dans une certaine mesure.
Lors.de la mise en place, qui doit avoir lieu par un temps pluvieux, on arrache les plants de la pépinière avec de grandes précautions, afin de meurtrir le moins possible les racines, puis on procède sur-le-champ à la transplantation, en ayant soin de laisser autour des jeunes cocotiers de petites cuvettes d'arrosage.
Soins d'entretien. ils sont à peu près insignifiants, si les cocotiers ne sont pas envahis par les insectes ; il suffit, en effet, de débarrasser le sol des toutes les mauvaises herbes dont il ne tarde pas à être couvert.
Les cocotiers étant plantés à 8 ou 10 mètres les uns des autres, on pourra, quand le terrain s'y prêtera, diminuer par des cultures intercalaires de maïs, de manioc, de patates ou d'arachides, les dépenses d'installation ; mais on devra se rappeler que ces cultures épuisent le sol et que, s'il est sans inconvénient .de s'en servir avec ménagement, il peut être très nuisible d'en abuser, si on ne peut restituer au sol, sous forme d'engrais, les matières fertilisantes qu'elles lui auront enlevées.

Récolte, rendement. Le cocotier fleurit pour la première fois à quatre ou cinq ans ; mais l'arbre ne commence à fructifier abondamment que vers sept ans et n'entre en plein rapport qu'à douze ans. fl donne des récoltes suffisantes jusqu'à quarante et même cinquante ans. La production annuelle par arbre est extrêmement variable; on cite des rendements qui ne dépassent pas 50 noix par plant et par année, et d'autres qui montent jusqu'à 250 cocos par arbre et par an. Malgré le manque de renseignements précis sur la production des cocotiers à Madagascar, on peut compter, en moyenne, sur une production annuelle de 50 à 60 noix au minimum. 
Préparation du coïr et de l'huile de coco. ? Pour fabriquer le coïr, on commence par faire rouir les enveloppes fibreuses des noix pendant six à huit mois dans des citernes pleines d'eau, afin de dissoudre la matière gommeuse qui fait adhérer les fibres les unes aux autres, puis on termine la préparation par un battage énergique de la bourre.

L'huile, qui existe en très grande quantité dans les noix de coco, s extrait en plongeant l'amande, préalablement débarrassée de ses enveloppes et râpée, dans de l'eau maintenue en ébullition pendant un certain temps. La chaleur détermine la séparation de la matière huileuse, qui surnage et peut être facilement enlevée. On peut compléter ce travail en soumettant les morceaux d'amande à une forte pression, mais les indigènes ont rarement recours à ce procédé pour augmenter le rendement en huile. On peut aussi transformer l'amande en coprah, c'est-à-dire la faire sécher au soleil et enlever l'huile qu'elle contient par pression, après l'avoir réduite en une sorte de pulpe très fine au moyen de moulins ad hoc. On peut extraire ainsi jusqu'à 65 et 70 kilogrammes d'huile par 100 kilogrammes de coprah. Le tourteau de coprah peut enfin être utilisé comme engrais et pour l'alimentation du bétail. 

II existe des plantations de cocotiers sur plusieurs points de la côte. Ils sont d'une belle venue et produisent des fruits en abondance ; ils réussissent surtout sur les plages et dans les terrains sablonneux. Une variété, qui a le tronc très gros près de terre et allant s'amincissant vers le sommet, rapporte plus tôt que l'espèce ordinaire. M. l'administrateur d'Analalava a vu certains pieds de cette espèce dont les régimes de fruits pendaient à hauteur d'homme et pouvaient être cueillis à la main.
Il convient donc, avant de faire un semis de cocotiers, de choisir les semences avec soin, certains arbres rapportant plus tôt que d'autres, et les uns étant riches en coprah, tandis qu'il en est qui sont surtout recherchés par les indigènes et les Indiens pour la consommation domestique.
Le coco mûr tombe seul de l'arbre ; pour le faire germer, il faut le placer sur le côté, sous une couche de 20 centimètres de sable; il est bon de l'arroser de temps à autre. Les cocos germent en toute saison, Lorsque la jeune plante a poussé quelques feuilles, c'est-à-dire au bout de huit à dix mois, elle est prêle à mettre définitivement en terre. Les cocotiers doivent être plantés à 10 mètres d'intervalle, ce qui donne 100 pieds à l'hectare. Ils ne craignent pas les vents du large chargés d'embruns salés et se plaisent au bord de la mer. Ils exigent peu de soins ; un simple sarclage suffit. Leurs ennemis sont les rats et un gros coléoptère, dont la larve perce des trous dans le tronc et ronge le coeur des jeunes arbres.

A Nossi-Bé, les cocotiers peuplent les multiples criques de la côte et pourraient donner lieu à quelques plantations intéressantes, bien que disséminées et de surveillance assez difficile. Un certain nombre de ces arbres, en bordure immédiate du littoral, sont à juste titre innHcnables et forment une réserve domaniale administrative dont le rapport est cédé par adjudication annuelle.

Notes agricoles sur l'archipel des Nossi-Mitsio. 

Cet archipel, situé à 30 kilomètres au large de la côte de Madagascar, est constitué par des formations volcaniques qui le différencient totalement du pays voisin. Les difficultés d'accès. par une mer souvent dangereuse, semée de récifs coralliens, ont permis à ces îles de garder intact leur caractère primitif, tant au point de vue des m?urs, des habitants qu'à celui de leur aspect. La grande Mitsio était la résidence et le fief du roi des Antankares elle a servi de refuge a ceux-ci lors des guerres avec les Hovas; beaucoup de réfugiés s'y sont définitivement 6xës, en sorte que file principale renferme de nombreux villages, presque tous établis sur les plages de sable qui s'étendent dans les nombreuses rriques du littoral, entre la mer et les hauteurs. La caractéristique de Nossi-Mitsio consiste en la présence d'un ~rand nombre de cocotiers répartis par groupes dans tous les villages. Il est même presque certain qu'en aucun point de Madagascar ne s'en trouve un peuplement aussi dense. Ils forment la principale richesse de l'ile, dont les habitants tirent une ressouree sans cesse renouvelée, par l'utilisation de la noix comme objet ~'échange (0 fr. 10 pièce) pour leurs besoins journaliers. Ces cocotiers, au nombre de 6 à 7.000, ne sont l'objet d'aucun soin spécialils croissent sinon spontanément, du moins sans culture, n'ayant à redouter, dans leur jeune âge, que la dent des chèvres. La plantation, par les indigènes, en est très irrégulière et consiste surtout à remplacer les sujets affaiblis par l'âge les intervalles entre les plants sont sans régularité, et, le plus aonveat, les bouquets, très pittoresques par leur rapprochement, ne rapportent pas autant qu'on pourrait en attendre.  D'autre part, de vastes espaces sont inutilité mon pas que l'on doive CMtddëref coatxne favorable toute la surface de l'ile, mais en maintes parties des petites vallées intérieures, aussi bien que dans les criques du rivage, il y a encore place pour de nombreux plants. Dans les parties accidentées et rocheuses, lesquelles occupent plus des neuf dixièmes de la surface totale (environ 1.800 hectares), le cocotier ne pourrait donner que de très médiocres résultats et l'essai n'en saurait être à conseillé : d'autre part, le morcellement des parcelles propres à cette culture fait qu'une entreprise de plantation serait des plus difficiles à diriger et à surveiller. Il semble légitime, d'autre part, de ménager les droits acquis des Antankares sur l'intégrité d'une terre suffisamment peuplée, à laquelle ils sont très attachés. Des troupeaux de chèvres, très spéciaux à cet archipel, prospèrent sur les pentes éruptives moins fertiles. Ils sont un obstacle à l'extension des cultures et une continuelle menace pour le développement des jeunes cocotiers. 

A l'beuce actuelle, H extste dans la colome ~envinem 20 à 25.000 cocotiers adultes et en bon état. Toutes les no<x sont consommées sur place. En ce moment, la production est insuffisante pour subvenir aux besoins locaux; aussi fait-on venir de l'archipe'l des Comores le complément de ce qui est nécessaire. Les multiplicités des usages auxquels se prête le cocotier, l'importance des débouchés oSerts àses principaux produits, tant en France qu'à l'étranger, et l'influence que cette culture peut exercer sur le développement économique de Madagascar, ont déterminé le gouvernement général à faire d'importants sacrifices pour favoriser le développement des cocoteraies et la dissémination des cocotiers.
Depuis 1902, l'administration locale fait distribuer, chaque année, aux indigènes, de soixante-quinze à cent mille noix de coco qui sont répartis entre les villages du littoral, proportionnellement au nombre de leurs habitants. Toutes les opérations de culture sont faites sous la surveillance des chefs de circonscriptions administratives.
Le principe de la distributiou de noix de coco aux indi~ gènes est excellent et susceptible de donner de très bons résultats, mais, ainsi que l'a fait remarquer le comte DE CoENTZEX, gouverneur général de l'Afrique orientale allemande, dans une remarquable conférence qu'il a faite dernièrement à Paris, il ne suffit pas de distribuer des essences 0!U des plantes, il est indispensable de surveiller de très près l'emploi des graines ainsi offertes aux naturels. Saa~ c~tte précaution, ces derniers ne se gênent nullement pour vendre ou pour manger tout ce qu'on leur a donné à planter.
Malgré ces préautions, il faut toujours compter sur un certain déchet, mais il n'est pas exagéré de dire qu'en tenant compte des plantations effectuées par les colons et par les i~digèmes, sous la surveillance de l'Administration, il devait exister, à Madagascar, à la fin de i'905, emv~&t 200.QOQ ou 250.000 cocotiers mis en place dans de bonnes conditions.

CoMpAGNtB DU Bottôtt. Locataire à bail de Borôr, Macuzé, Lièungo, Naméduro et Tirre, au capital de 540.000.000 reis or = 2.872.340 francs. Elle possède une plantation de 401.200 palmiers transplantés, 105.275 palmiers en pépinière, 143.761 cocotiers de même en pépinière, la plantation de palmiers occupant une étendue de terres de 3.100 hectares.
Existent aussi 240.000 pieds de café,. 350.000 pieds ë'M-~KM à caoutchouc du Céara, 730 hectares plantés en riz, 45.<M8peed~db sisal transplantés et 220.000 pieds en pëpiaièfe, M hectares


plantés de cotonniers, à titre .d'essai, 120 hectares de canne à sucre, 190 hectares de césame, 840 hectares de haricots, 50 hectares de héliantheues, 420 hectares de manioc, 180 hectares de mapira et 150 hectares de Ketmie odorante.
Annexés à la partie agricole, existent 492 têtes de bétail, dont 120 têtes pour le travail, 84 porcs, 186 chèvres e~ 124 moutons. Pour la partie industrielle, existent des fabriques de chaux, tuileries, ateliers de réparations pour les embarcations, ainsi que des carrières de pierres à Nameduro et à Macuze, en exploitation, d'où on extrait de la pierre calcaire.
En sus existent 22 factoreries sur les territoires exploités. Cette compagnie travaille actuellement à la construction du canal de Brigode, qui a une extension de 10.500 mètres; elle a de même construit 240 kilomètres de routes carrosables. COMPAGNIE DELcABO. Locataire à bail de Luabo, de Malembo et Marral, au capital de 990.000.000 reis = 5.265.958 francs, en actions de 4.500 reis = 23 fr. 94.
Plantations 65.900 cocotiers transplantés et 30.000 en pépinière 2.200 pieds de castillon élastica, plantés, et 40.000 pieds en pépinière; 37.000 pieds de Manihot; 50.000 pieds de sisal, plantés, et 600.000 pieds en pépinière, et en reproduction, des heveas, ficus elastica, landolphias, sansevières cylindrique, ramie blanche et verte, camphries dem-dem, kapok, etc., et 500 hectares de cultures variées intercalaires.


innHcnables et forment une réserve domaniale administrative dont le rapport est cédé par adjudication annuelle.
SOCIÉTÉ  MACAï. Locataire à terme deMahindo,MadaI,


Tangalane et Cheringone, au capital de 785.000.000 reis == 4.175.531 francs.
Ellc possède 123.301 cocotiers plantés, et 80.440 en pépinière, 20 hectares de cultures diverses, et 154 hectares d'autres plantations, ainsi que 331 têtes de bétail.

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Cocotier Madagascar. Le cocotier vient parfaitement sur toute la zone littérale mais principalement sur la côte Ouest. Il existe dans cette région de nombreux terrains qui sont très favorables à cette culture. Les plantations qui y ont été effectuées sont déjà très nombreuses; Compagnie FrancoMalgache à Ambavatobe (près de cent mille plants) Millot, à proximité de la Zangoa et à Ambalavelo (50.000 plants); Juge et Compagnie dans le Sambirano-Lesueur, à Analalava et à Anorotsangana-Desloy frères, dans la Mahavavy; Chaber, Chappert, Bleusez, dans l'Ifsay, etc…
Le nombre des plantations de cocotiers s'est également accru. Il y a dix ans, il y avait environ 10.000 pieds de cocotiers à Madagascar; il y en a aujourd'hui 500.000. 
Le rapport de M. Vigouroux fournit des renseignements puisés aux meilleures sources. Il nous apprend, notamment, qu'il y a, dans la seule grande 'Comore, 18.000 indigènes sans terres et sans ressources auxquels on interdit l'exode de cette île, afin de maintenir la vileté de prix de la main-d'?uvre pour les deux mille indigènes, qui reçoivent un salaire dérisoire de trois à cinq francs par mois. Les cocoteries appartenant aux indigènes sont passées entre les mains de là Cie qui exploite les Comores, dans des conditions de vente obligatoire, dont le rapport signale tout l'odieux. M. Vigouroux cite un exemple: Un colon a pu acheter, pour deux mille francs, une presqu'île contenant 10.400 hectares et 60.000 cocotiers. C'est à cet état de choses que M. Augagneur a le mandat de porter remède.

Cocotier. Les plantations de cocotiers se sont surtout développées dans !c nord-ouest de la colonie. Partout ailleurs, quoique les terrains propices ne manquent pas, les colons semblent s'être à peu près désintéressés de cette culture. C'est dans la province de Nossi-Bé que les cocoteries créées par des Européens ont pris le plus d'importance. Elles ont été établies dans les plaines alluvionnaires de la Mahavavy, de l'Ifasy, du Sambirano et de la Zangoa, ainsi que sur la bordure littorale de la presqu'île d'Ampasimena. Au 1~ janvier 1907, elles occupaient environ 2.100 hectares se répartissant de la façon suivante

Concess"Chabe)' 35.000 cocof'350

Région de la Chapper. 15.000 140

Reg:on de la Desloy Robert. 8.600 86 Maha~y Desloy Paul. 7.000 70

et de Iliasy.

ne Mitsio~. Hercher 5.000 40 Bleusez 8.000 80

Plantations indigènes 6.000 60

Région Concess''Lanter. 4.000 40 du Sambirano Millot 30.000 300 et de bZMgoa~ plantations Indigènes. 5.000 50? Presqa'ile Concess"C"'Franco-Malgache 80.000 800

Pre~'He Mathieu 2.000 20 d Propriétés de l'Administration 1.000 8

Propriétés de FAdmuustration 1.000 8

île de < Cocoteries indigènes 4.000 30 t Propriétés communales. 2.500 20 Soit au total. 213.100 cocotiers.

Sur ce nombre, 20.000 à 25.000 plants seulement sont en rapport, à l'heure actuelle. Les autres ne donneront pas de fruits avant quelques années encore.

Dans la province d'Analalavai! existe environ 150.000 cocotiers répartis sur 1.150 hectares (îles de Befaria, d'Antanimora, bordure de la mer depuis l'embouchure de la Loza jusqu'à la presqu'île de Barangoma Plantations Mathieu, Lesueur, Bellot, de Giovani et Dijon.


Dans les autres circonscriptions, les cocoteries créées par des Européens occupent seulement 451 hectares (dont 200 à Morondava et 184 à Sainte-Marie), soit approximativement 45.100 plants.

Les plantations effectuées par des indigènes ne sont guère plus importantes. On peut les estimer à 250 hectares et à 20.000 plants.

En outre, les cocoteries de villages créées en exécution de Farrété du 28 novembre 1902 comprennent actuellement, exception faite des plantations effectuées dans la province de Nossi-Bé, décomptées d'autre part, 54.860 plants en bon état, se répartissant comme suit

Diégo-Suarez 160 cocotiers

Vohemar. 1.500

Maroantsetra 500

tTamatave 500

Versant Est. Aindovorante 3.700 f Vatomandry. 2.500

Mananjary. 3.500

Farafangana. 10.000

Analalava 2.500

~Majunga. 3.000

Versant Ouest ~Maintirano. 11.500 ~Morondava 15.000

Tuléar. 500

Au 1" janvier 1907, l'état numérique des cocoteries créées dans la colonie était donc le suivant

Province de Nossi-Bé 213.100 cocotiers

d'Analalava. 150.000 °

Autres circonscriptions. 45.100

Plantations indigènes 20.000

Cocoteries de villages 54.860

Total. 483.060 cocotiers, 
dont environ 50.000 en rapport.

Ces résultats sont des plus appréciables si l'on considère qu'il y a une dizaine d'années il n'existait à Madagascar que


quelques cocoteries de faible étendue (Nossi-Bé, SainteMarie environ 10.(?0 plants Mais il est possible de faire davantage.

La colonie peut et doit devenir un centre producteur de coprah important. Les terrains favorables à la culture du cocotier, aussi bien sur le versant Ouest que sur la côte Est, sont nombreux. Malheureusement, une entreprise de ce genre exige de forts capitaux et ne devient rémunératrice qu'après une longue période d'attente (huit à dix ans). Cette perspective ne peut que faire reculer de nombreux C'est d'autant plus fàcheux qu'il n'existe pas dans la colonie de culture riche dont les produits soient assurés de trouver sur place un débouché aussi immédiat que celui qui estou'ertauxnoixde coco et aux produits qu'elles permettent d obtenir (huile de coco, etc,.

En eilet, les indigènes de certaines régions de la colonie, notamment dans le Nord-Ouest, font une grosse consommation de coco, surtout pendant les fêtes de Ramadan. Actuellement, le complément de ce qui est nécessaire est apporté, en grande partie, par des boutres venant d'Anjouan et de Moheli. On en reçoit également des Seychelles et de Zanzibar.

D'un autre côté, la colonie importe chaque année des quantités relativement considérables d'huile de coco, ainsi qu'il ressort des chiffres suivants

1<)01 88.860 kilogr. d'huile valant 45.722 francs. 1902 191.726 123.668

1903 282.348 185.537

1904 172.800 105.148

1905 193.709 122.343

1907 110.103 65.731

Enfin, les marchés européens offrent des débouchés de plus en plus considérables au coprah et aux principaux produits du cocotier (huile de coco, dessicated, coconut, cotr, beurre de coco, etc.).

En France, les importations de coprah s'élèvent annuel-


lement à environ 100.000 tonnes d'une valeur approximative de 35 000.000 de francs.

Cette matière première provient principalement des Indes anglaises, des Indes hollandaises et des Philippines. Les colons de Madagascar ont donc un réel intérêt à multiplier les plantations de cocotier sur tous les points favorables de l'ile.

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Le cocotier. - Le cocotier paraît avoir été importé à Madagascar d'abord dans le Nord-Ouest et dans l'Ouest, où.il s'est surtout développé grâce à l'influence des Anjouanais et grâce à la nature des terres de cette' région de l'île qui sont, en général, de bien meilleure qualité que sur le versant Est. Sur la Côte-Orientale on le rencontre princi palement à Vohemar i S'Marie et à Fenerive, puis dans les villes les plus importantes comme Tamatave, etc. Quelques exemplaires existent également dans le Sud, jusqu'à Fort-Dauphin tnais il ne fructifient pas. Le cocotier et surtout abondant dans le Nord Ouest qui paraît être la région de l'Ile lui convenant le mieux. Sur toute la portion du versant Est entre Farafangana et Diego-Suarez, ce pal mier peut croître d'une manière satisfaisante soit à proximité des maisons /d'habitation, quand il s'agit de terrains peu fertiles, soit sur de grandes étendues, lorsqu'on se trouve en présence de terres riches.

Il existe, sur toute la Côte-Orientale, une large bande de terres sablonneuses qu'on considère, en général, comme celles qui conviennent le mieux aux cocotiers. Sous le rapport des propriétés physiques, ces sols sont certainement excellents ais il ne faut pas oublier que le cocotier est une plante exigeante, nécessitant des terres riches . Nous croyons, pour cette raison, que les sols sablonneux du versant Est conviennent bien moins au cocotier que les terres alluvionnaires. L'installation de cocoteries n'y est possible qu'à la condition d'employer d'abondantes fumures et et de grand soins . C'est donc principalement sous forme de, pe tits bouquets mis en place à côté des cases indi gènes, de spécimens isolés, éparpillés dans les villages, et de petites plantations installées non loin des centres importants qu'on arrivera à ré (A Sutvre) pandre le cocotier sur les sols sableux et pauvres de t'Est de Madagascar .

A l'heure actuelle, il existe, dans la Colonie, environ 30 à «5 mille cocotiers adultes et en bon état. Toutes les noix sont consommées sur place. Toutes tes industries du cocotier (coJr coprah etc.) paraissent inconnues des indigènes, toutefois, dans le Nord-Ouest, quelques Malgaches savent en ti rer de l'alccol . En ce moment, la production est suffisante pour subvenir aux besoins locaux; aussi fait-on venir; de l'Archipel des Comores le complètement de ce qui est nécessaire . La multiplicité des asages auxquels se prête le cocotier, l'importance des débouchés offerts à ses principaux produits, tant en France qu'à l"é&lt; tranger, et i'influnence que-cette culture peut exer cer sur le développement économique de Mada gascar ont déterminé le Gouvernement Général à faire d'importants sacrifices pour favoriser le développement dès cocotiers et la dissémination des cocotiers.

Cette question a été mise à l'étude dans toutes les stations agricoles du littoral qui ont importé,  et mis à l'essai, les meilleures variétés de cocotier originaires du monde entier. D'autre part, depuis 1902, l'Administration locale fait distribuer, chaque année*, aux indigènes, de soixante quinze à cent mille noix de, coco qui sont réparties entre les villages du littoral, pro portionnellement au nombre de leurs habitants. Toutes les opérations de culture sont. faites .sous la-surveillance des chefs de circonscriptions ad ministratives. A la récolte le quart des noix re cueillies devra être réservé pour la création de nouvelle plantations le restant sera abandonné, en toute propriété, aux habitants des villages à proximité desquels se trouvent les cocoteries, Le principe de la distribution de noix de coco aux indigènes est excellent et susceptible de âoWt ner de très bons résultats mais, ainsi que l'a fait remarquer le Comte deGoentzen, Gouverneur &lt;' Général de l'Afrique orientale allemande, -dans une remarquable conférence qu'ils faite derniè tement à Paris, il ne suffit pas de distribuer des semences ou des plantes, il est indispensable de surveiller de très, près l'emploi de graines ainsi offertes aux naturels. Sans cette précaution, ces derniers ne se gênent nullement pour vendre ou pour manger tout ce qu'on leur a donné à plan ter . Malgré ces précaution il faut toujours compter sur un certain déchet, mais il n'est pas exagéré de dire, qu'en tenant compte des plantations ef fectuées par les colons et par les indigènes sous la surveillance de l'Administration, il devait exis tera Madagascar,à la fin de 190*5, environ aoo.000 ou 350.000 cocotiers mis en place dans de bon nes conditions . En suivant la ligne de conduite qui vient d'ê tre indiquée on est en droit d'espérer que le co cotier prendra une place importante à Madagas car et qu'il y deviendra une abondante source de richesses pour les Européens et les indigènes Le Coton. En parlant du cocotier, j'ai été mené à attirer l'attention surtout sur le Nord 'Ouest de Madagascar. Cette région est également celle où le coton parait devoir donner les meilleurs résultats. lien est de même pour l'Ouest, mais l'Est ne lui con vient pas . L'Administration a créé, en 1904, pour déve lopper cette culture; une station agricole s'occupant plus spécialement du cotonnier et des autres plantes pouvant être cultivées en assolement avec cette malvacée. t • – Les premiers résultats obtenus ont permis de constater que les cotons produits dans le Nord Ouest pouvaient être classés parmi les sortes les plus estimées.