Version anglaise en fin de publication (prévue)
On trouvera ici une tentative de bilan des projets de recherche et développement intégrant le cocotier aux Comores, quelques observations-clefs réalisés par R. Bourdeix lors de son passage aux comores, et quelques recherches historiques concernant les variétés de cocotier et les mouvements de matériel végétal aux Comores.
Bilan des projets de recherche et développement (tentative)
- 2024-2030 - Projet ECO-Youth - Chaînes de Valeur Résilientes au Climat : Budget total 10 M USD du Fonds d'Adaptation ; mis en œuvre par le FIDA avec le Ministère de l'Environnement comme entité d'exécution ; cible l'entrepreneuriat des jeunes ruraux dans l'agriculture adaptée au climat incluant la diversification de la chaîne de valeur du cocotier dans les communautés côtières de Grande Comore, Anjouan et Mohéli ; frais de l'entité de mise en œuvre 8,5%, coûts d'exécution 9,5% du budget total.
- 2000s-2022 - Activités COGENT sur les Ressources Génétiques du Cocotier : Financement multi-bailleurs (Global Crop Diversity Trust, BAsD, FIDA, DFID, soutien ACIAR/DFAT) ; coordonné par Bioversity International/COGENT avec mise en œuvre de terrain via CIRAD, instituts de recherche nationaux (CNDRS, INRAPE) et Ministère de l'Agriculture ; activités incluant prospections de ressources germplasmiques, caractérisation de la diversité locale sur les trois îles, évaluation participative des variétés et renforcement des capacités ; projet direct de conservation achevé décembre 2022.
- ~2007-2015 - Programme de Lutte Biologique contre Ravageurs du Cocotier - Grande Comore : Coopération allemande (financement GIZ/BMZ) ; mis en œuvre via CIRAD avec services phytosanitaires nationaux ; introduction de parasitoïdes bénéfiques (Encarsia sophia) pour la lutte biologique contre l'aleurode du cocotier (Aleurodicus dispersus) et la fumagine ; évaluation d'impact en 2015 documentant l'amélioration de la santé et du rendement ; budget spécifique non divulgué.
- 1996-2004 - Programme DECVAS (Développement des Cultures Vivrières et Appui Semencier) : Financé principalement par le Fonds Européen de Développement (FED - 7e FED) et la coopération française ; mis en œuvre par les services agricoles comoriens (réseau CEFADER) ; axé sur le développement rural incluant la réhabilitation du cocotier ; l'évaluation de 2004 a montré une contribution majeure mais projet sévèrement affecté après 2000 par les épidémies d'aleurodes et de fumagine ; budget non spécifié.
- 1980-1988 - Projet Banque Mondiale de Réhabilitation des Cocoteraies et Lutte contre les Rongeurs (prolongé de 1980-1987 initial) : Budget total 5,7 M USD (crédit IDA 5,2 M USD sur 50 ans dont 10 ans de grâce ; Gouvernement comorien 300 000 USD ; agriculteurs 200 000 USD) ; dépenses réelles 4,4 M USD (IDA 4,2 M USD) ; mis en œuvre par Ministère de la Production et du Développement Industriel via CEFADER/CADER à Grande Comore, Anjouan, Mohéli ; replantation vieilles cocoteraies avec hybride PB121 (Nain Jaune Malaisie x Grand Ouest Africain), lutte antiparasitaire ciblant 8 000 ha, amélioration traitement coprah ; établissement champ semencier 26 ha à Bouanifoungue (Mohéli) planté 1982-1985 ; production 200 000+ semences hybrides 1986-1988 (35 000 exportées) ; seulement 17% plantées par agriculteurs (14% de 258 ha cible) ; projet clôturé 31 décembre 1988 avec 0,96 M USD non décaissés.
- 1968-1990 - Activités de Recherche IRHO sur le Cocotier aux Comores (Institut de Recherche pour les Huiles et Oléagineux) : Enquêtes IRHO 1968 estimant les dégâts dus aux rongeurs à 37% de la production annuelle ; étude IRHO 1971 analysant les aspects agronomiques et économiques, recommandant la création de structure de développement pour la lutte antiparasitaire et la réhabilitation ; assistance technique 1981-1990 via missions courtes (2-3 annuellement) et assistance permanente 1985-1988 pour projet Banque Mondiale ; établissement de champs semenciers, essais des hybrides (PB121, PB111), études de fertilisation et diagnostics foliaires révélant carences généralisées N, K, S ; budget IRHO non divulgué mais intégré dans financement projet global.
- 1841-1960 - Développement du Cocotier Époque Coloniale Française : Mayotte sous autorité française depuis 1841, archipel des Comores 1886 ; cocotier établi comme partie de l'économie de plantation avec sucre, sisal, citronnelle et ylang-ylang ; coprah 4e produit d'exportation des Comores années 1970 (~4 000 tonnes annuellement) ; surface cocotier Comores estimée 50 000 ha (32% terres cultivées) : Grande Comore 16 500 ha, Anjouan 7 500 ha, Mohéli 6 000 ha en 1980 ; variété traditionnelle Grand Comorien dominante ; plantations coloniales largement abandonnées post-indépendance ; aucun budget de projet spécifique documenté.
Observations importantes réalisées au Comores par R. Bourdeix
Des observations de zones particulières plantées de cocotiers et soumises à une forte érosion ont contribué au développement des projets CocoEro: "Utilisation de systèmes agroforestiers à base de cocotiers pour lutter contre l’érosion côtière sur sols sableux".
Une video a été produite: https://www.youtube.com/watch?v=r4QR_TaEbkg
Données historiques sur les variétés de cocotier et les mouvements de matériel végétal impliquant les Comores.
- L'introduction du cocotier aux Comores est "fort ancienne", remontant vraisemblablement aux premières incursions des boutres arabes"
- La variété traditionnelle "Grand Comorien" était dominante dans l'archipel
- Dans les années 1970, le coprah était le 4ème produit d'exportation (~4,000 tonnes/an)
- Surface totale: ~50,000 ha répartis sur Grande Comore (16,500 ha), Anjouan (7,500 ha), Mohéli (6,000 ha)
- Nain Jaune Malaisie (NJM)
- Nain Rouge Cameroun (NRC)
- Grand Ouest Africain (GOA) - variété ouest-africaine
- La dévastation complète des plantations en 1898
- La proximité avec Madagascar (sous contrôle français depuis 1896) où des stations agricoles coloniales étaient actives
- Les relations commerciales avec Zanzibar (centre majeur de production de coprah)
- La présence de la variété "Grand Comorien" traditionnelle qui aurait dû être réintroduite
- Madagascar (Station d'Ivoloina près de Tamatave, créée en 1897)
- Zanzibar (grand producteur régional de coprah)
- Seychelles (autre colonie française de l'océan Indien)
- ou Éventuellement Maurice ou La Réunion
- Archives Nationales d'Outre-Mer (ANOM) à Aix-en-Provence
- Journaux Officiels de Madagascar et Dépendances (JOMD) 1898-1920 sur Gallica
- Bulletin économique de Madagascar (années 1900-1920)
- Archives de l'IRHO (prédécesseur du CIRAD) concernant les prospections génétiques historiques.